Alimentation & Hydratation
Nous sommes ce que nous mangeons
Chaque être humain ingère en moyenne 70 tonnes d’aliments au cours de sa vie. Et nous savons tous que ces aliments sont vitaux puisqu’on ne peut vivre sans manger plus de quelques dizaines de jours.
Cependant, nous attribuons souvent aux aliments un rôle uniquement énergétique, en oubliant qu’ils sont aussi les « briques » de construction de la moindre cellule de notre corps et, par voie de conséquence, de tout notre organisme ! Ainsi nous ne réalisons pas toujours à quel point leur rôle peut être important dans le maintient ou le retour à une bonne santé.
Hippocrate, le père de la médecine moderne, l’avait pourtant déjà bien compris à son époque puisque c’est ce qui l’amena à prononcer cette phrase célèbre et toujours d’actualité : « Que ton aliment soit ton médicament ». Une autre phrase, plus proche de nous, résonne encore dans nos mémoires : « Mange ta soupe si tu veux grandir ! », mais qui connaît son pendant à destination des adultes : « Mange ta soupe si tu veux bien te régénérer ! » ?
Bien sur, un enfant en croissance a un besoin fondamental en nutriments (les fameuses « briques » de construction), et, qui plus est, des nutriments de qualité, puisque ceux-ci conditionneront en partie ses capacités et sa santé futures. Mais un adulte aussi se régénère en permanence : nous sommes constitués d’environ 100,000 milliards de cellules et chaque jour, 50 à 70 milliards de cellules meurent puis renaissent. Cette régénération est une reconstruction qui nécessite la même matière première : les nutriments que fournira notre alimentation.
C’est pour cette raison que, quel que soit notre âge : « Nous sommes ce que nous mangeons » !
Rôles physiologiques de l’alimentation
Notre véhicule : le corps humain
L’alimentation nous permet de :
1- produire l’énergie nécessaire à nos activités (tant physiques, qu’intellectuelles)
2- nous construire, nous réparer et nous régénérer à chaque instant
3- faire fonctionner et réguler tous les mécanismes physiologiques de notre organisme (grâce notamment aux vitamines, minéraux et oligo-éléments).
Pour mieux prendre conscience des différents rôles des nutriments fournis par l’alimentation, l’analogie avec la voiture est assez parlante (encore que le corps humain est un véhicule soumis à rudes épreuves, dont le remplacement des pièces détachées est bien plus régulier que pour nos petites citadines ! Imaginez plutôt une voiture de course chahutée en plein Paris-Dakar !)
Composants du corps humain
- Eau (~ 60 % de notre poids !)
- Protéines : constituant principal de nos cellules (structure + hormones, enzymes, récepteurs, neuromédiateurs, immunité, motricité musculaire…)
- Lipides : constituant de nos membranes cellulaires (rôles : communication cellulaire, réservoir énergétique, isolant thermique…)
- Minéraux : constituants des os (Ca, S, P), des cartilages, transmission des messages nerveux (Mg…), synthèse des hormones (I)…
Carburants du corps humain
Nutriments énergétiques (qui permettent la production de calories) :
- Glucides (1g = 4kcal)
- Lipides (1g = 9kcal)
- Protéines (1g = 4kcal)
Nutriments de fonctionnement (catalyseurs des réactions biologiques et physiologiques) :
- Vitamines, Oligo-éléments, minéraux, polyphénols des fruits & légumes
Nutriments de régulation (antioxydants) :
- Vitamines, Oligo-éléments, minéraux, polyphénols des fruits & légumes
Autres carburants à ne pas oublier :
Oxygène Eau Nourriture spirituelle & Amour
Nos aliments : composants & carburants !
Ainsi notre alimentation est à la fois notre carburant, nos pièces détachées, notre huile de moteur et notre liquide de refroidissement !
Ce tableau nous montre, au passage, la différence entre les « bonnes calories » et les « calories vides ».
Un aliment qui n’apporte que des nutriments énergétiques sans apporter les autres nutriments indispensables (fonctionnement et régulation) entrera dans la catégories des fameuses « colories vides ».
Alimentation, source d’encrassement
Mais si l’on veut poursuivre cette analogie avec la voiture, il nous aussi faut considérer autre chose. A savoir les déchets qui viennent encrasser le moteur et les rouages lorsque l’on n’utilise pas le bon carburant !
Imaginez faire le plein de votre voiture essence avec du gasoil…
Je suppose vous voyez où je veux en venir quant à l’analogie avec nos choix alimentaires…
L’alimentation est donc aussi une source potentielle d’encrassement car le choix de notre carburant doit être réfléchi et individualisé selon que nous sommes un véhicule plutôt diesel ou plutôt essence.
Nous sommes tous différents et notre alimentation doit tenir compte de ces différences. C’est pourquoi on trouve si facilement des allégations totalement opposées lorsque l’on commence à s’intéresser à la nutrition santé.
En effet, il n’y a pas de régime santé 100 % universel – même si certaines règles de base s’appliquent à tous, car l’huile de friture non clarifiée (traduisez : « le bon vieux burger/frites/soda » par exemple!) ne sera jamais un carburant vraiment adapté ni aux essences ni aux diesel !
Hé oui ! Si l’alimentation peut être aussi bénéfique pour la santé, elle peut être tout autant ravageuse et cause de troubles au cœur des préoccupations du naturopathe : acidose, mucose, oxydation, inflammation, hyper-perméabilité intestinale, glycation… autant de mots barbares, faisant le lit de troubles plus barbares encore, comme nos grandes maladies de civilisation : Diabète, Arthrose, Alzheimer, Cancer… ou vieillissement prématuré.
Nutrition santé, nutrition individualisée, nutrition hypotoxique : oui, mais…
Je me permets ici juste un petit aparté pour alerter contre l’austérité de certains régimes santé.
Bien sur, il est bon de s’astreindre à une bonne hygiène alimentaire, car il faut de la régularité et de la persévérance pour parvenir à se connaître et à comprendre ce qui nous convient et nous fait du bien.
Mais attention à ne pas tomber dans l’orthorexie !
La digestion est étroitement liée à notre système nerveux et donc à notre état de stress.
Avez-vous déjà remarqué comme certains aliments habituellement difficiles à digérer glissent tous seuls lorsqu’ils sont consommés dans le cadre d’un bon repas entre amis ?
L’un de mes professeurs avait pour habitude de dire « Quand on est cool, ça coule ! » et cela se vérifie tous les jours autour de moi.
Quelques excès (raisonnables !) de temps en temps, s’ils sont sources de joie (et non de culpabilité !) et associés à des moments conviviaux de partage, peuvent également s’avérer être de réelles sources de santé !
Chaque chose en son temps, le jeune et la détoxification, pourront venir prendre le relais de ces petits dérapages qui rendent la vie plus pétillante !
Que ton aliment soit ton médicament
Mais l’alimentation peut aller plus loin encore, et Hippocrate ignorait certainement à quel point son adage « Que ton aliment soit ton médicament » pourrait être visionnaire !
- Richesse de certains aliments en principes actifs (= « alicaments »),
- Extraction de ces principes actifs pour combler des déficits (= « micronutrition »),
- Influence de l’alimentation sur l’expression ou la répression de certains gènes (= « épigénétique »),
- Influence de l’alimentation sur la qualité de notre microbiote intestinal,
- Influence de l’alimentation sur nos fonctions cellulaires (= « nutrient sensing »),
- Influence de la restriction calorique sur la détoxification, les mécanismes prolifératifs et le vieillissement,
- Adaptation de l’alimentation au patrimoine génétique individuel ( = « nutrigénomique »),
- Respect des chronorythmes du corps humain (= « chrononutrition »)…
… autant de facettes passionnantes et pleines de promesses pour le maintient d’une bonne santé grâce à notre assiette !
Quelle place pour la micronutrition ?
L’avancée de la science nous a permis d’isoler et mettre en évidence les rôles bénéfiques d’une multitude de principes actifs issus des aliments : sulforaphane du brocolis, allicine de l’ail, épigallocatéchine gallate (EGCG) du thé vert, omégas 3 des petits poissons gras… autant de composés qui ont montré et démontré leurs vertus : détoxifiantes, hypocholestérolémiantes, hypotensives…, voire même anti-dépressives !
La Micronutrition est la discipline faisant recourt à ces principes actifs isolés et concentrés dans des compléments alimentaires. Elle ne doit pas être prise à la légère, ne serait-ce que par les dosages souvent supra-physiologiques proposés ou les interactions éventuelles entre compléments alimentaires ou avec certains médicaments.
Une supplémentation pourra cependant s’avérer très utile dans certaines situations ou périodes de vie :
- Déficit d’apports (en cas de densité nutritionnelle basse : qualité des filières de production, « western diet », véganisme, régimes hypocaloriques…)
- Biodisponibilité abaissée (âge, chirurgie bariatrique, polymédication…)
- Besoins physiologiques augmentés (grossesse, adolescence, vieillissement, tabagisme, exercice intensif…)
- Pathologies (syndrome métabolique, Diabète, Obésité, Cancers, Maladies neurodégénératives, cardiovasculaires, intestinales, rénales…)
Mais nous devrions garder en tête que le recourt à ces compléments ne dispense en rien de la mise en place d’une bonne hygiène alimentaire, seule base durable à l’optimisation de nos apports alimentaires.
Et la Physionutrition alors ?
La physionutrition est une une approche globale, centrée sur l’alimentation et la micronutrition, en prenant soin d’intégrer ces aspects dans leur contexte physiologique.
Elle s’intéresse à tous les grands équilibres du corps, à savoir :
- acido-basique
- oxydo-inflammatoire
- de la détoxification
- de la perméabilité intestinale
- du microbiote
- des mitochondries (équilibre énergétique)
- des neuromédiateurs
Notes sur l’épigénétique
L’épigénétique est l’étude des changements dans l’activité des gènes, n’impliquant pas de modification de la séquence d’ADN, mais pouvant être transmis lors des divisions cellulaires. Elle contribue à nos différences individuelles et nos capacités d’adaptation, et d’évolution face à la pression de notre environnement.
L’alimentation est un des principaux facteurs capable d’influer sur l’épigénétique et l’exemple le plus parlant est sans doute celui de la gelée royale sur le développement des abeilles.
En effet, des larves de génome identique, se verront devenir reines ou simples ouvrières, selon qu’elles recevront de la gelée royale ou non comme alimentation.
Mais bien d’autres facteurs en lien avec notre hygiène de vie (et les sources de santé développées dans ce site) peuvent aussi influer sur l’expression de nos gènes !..